
Simon Adingra, attaquant des Éléphants : « Nous sommes habitués à la pression des grands matches »
À 23 ans, Simon Adingra s’impose comme l’un des joueurs offensifs les plus percutants de la sélection ivoirienne. Virevoltant sur son aile gauche, auréolé du titre de Meilleur jeune joueur de la CAN 2023, il veut désormais guider les Éléphants vers la Coupe du Monde 2026. Pour la FIFA, l’ailier de Sunderland s’est confié sur son parcours, son sélectionneur et le choc décisif face au Gabon.
« On va devoir rester concentrés »
À quelques jours d’affronter le Gabon pour le choc du Groupe F, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Simon Adingra : Le match contre le Burundi était très important pour nous parce que le Gabon avait pris la tête du groupe. On était obligés de gagner, et on l’a fait. Maintenant, on est focalisés sur ce déplacement au Gabon. Ce ne sera pas facile, ils jouent devant leur public, mais on a des joueurs habitués à la pression des grands matches. [À l’aller], ça s’est joué sur des détails. Cette fois, il faudra rester concentrés et aller chercher la victoire.
Quel joueur adverse devrez-vous surveiller en priorité ?
S. A. : Bien sûr, on connaît tous la star de l’équipe, Pierre-Emerick Aubameyang. Mais ils ont d’autres bons joueurs aussi. Cela dit, on se concentre sur nous-mêmes. Si chacun donne 100 %, je pense qu’on gagnera ce match.
Une équipe solide, un sélectionneur proche
La Côte d’Ivoire a marqué 15 buts et n’en a encaissé aucun depuis le début de la campagne. Comment expliquez-vous cette solidité ?
S. A. : Le coach nous dit toujours : le premier défenseur, c’est l’attaquant. Tout part de là. On doit tous se sentir concernés, pas seulement les défenseurs. Moi, j’aime attaquer, mais je m’implique aussi défensivement parce que c’est le collectif qui compte.
Comment décririez-vous votre sélectionneur, Emerse Faé ?
S. A. : C’est quelqu’un de très proche de ses joueurs. Avant tout, c’est un humain, simple et passionné. Il a lui-même été à notre place. Sa carrière a été écourtée par la maladie, et aujourd’hui, coacher est comme un défi pour lui. On le sent investi à 100 %.
« Simon Adingra, c’est quelqu’un qui a lutté »
On connaît vos qualités de joueur, mais qui est Simon Adingra en dehors du terrain ?
S. A. : C’est un jeune qui s’est battu pour arriver là où il est. La vie ne m’a pas fait de cadeaux. J’ai eu une enfance difficile, avec des épreuves, comme cette escroquerie au Bénin quand j’étais adolescent. Mais j’ai toujours eu la capacité de rebondir et de surmonter ces difficultés. Simon Adingra, c’est quelqu’un qui a lutté pour avoir sa place au soleil.
Que retenez-vous de votre sacre à la CAN 2023 ?
S. A. : Beaucoup d’émotions. Ça n’a pas été un parcours simple, on a connu des moments très compliqués. Mais on est restés soudés et c’est cette solidarité qui nous a portés.
« On est en mission »
Avez-vous conservé cet état d’esprit dans les qualifications pour la Coupe du Monde ?
S. A. : Oui, bien sûr. La Côte d’Ivoire a manqué les deux dernières Coupes du Monde. Pour nous, c’est un défi collectif : pour les joueurs, pour le coach, pour le président. On dit souvent chez nous : on est en mission.
Quel est le plus beau compliment qu’on vous ait fait ?
S. A. : (Il rit) Beaucoup me disent : « Tu es plus fort que Messi ! » ou « Tu es plus fort que Ronaldo ! » Mais c’est pour rigoler. Ce sont deux légendes que j’admire énormément.
FIFA : Si vous vous qualifiez, vous pourriez les affronter. Qu’est-ce que ça représenterait ?
S. A. : Ce serait incroyable ! Je demanderais sûrement leurs maillots (rires).
Et si le petit Simon vous voyait aujourd’hui, que lui diriez-vous ?
S. A. : Je lui dirais de continuer à croire en ses rêves. Oui, c’est difficile, parfois très difficile. Tu doutes, tu veux abandonner. Mais il ne faut jamais lâcher. Si tu persistes, un jour, ça finit par payer.
ND avec FIFA
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