Nigeria : William Troost-Ekong tourne la page internationale à l’aube de la CAN 2025

À un peu plus d’un mois de la CAN 2025, le Nigeria perd l’un de ses piliers. William Troost-Ekong, défenseur central emblématique et capitaine des Super Eagles, a annoncé ce jeudi 4 décembre 2025 sa retraite internationale, tirant un trait sur 83 sélections et une décennie de loyaux services.

Une décision mûrie, précipitée par la désillusion des barrages

La rupture s’est véritablement scellée après l’élimination douloureuse du Nigeria en barrages du Mondial 2026 face à la RD Congo, aux tirs au but. Dans un vestiaire silencieux, Ekong avait informé ses coéquipiers de son intention.
« C’étaient des nuits blanches », confie-t-il au Standard. Malgré les tentatives de Victor Osimhen et d’autres cadres pour le retenir au moins jusqu’à la CAN au Maroc, le capitaine était déjà allé au bout de son histoire.

Fatigue, blessures et éloignement familial : le poids des années

Plus qu’un choix sportif, Ekong évoque un épuisement global. Une lourde chirurgie du hamstring en 2024 l’a diminué. Dix années de convocations, de voyages et de pression permanente l’ont tenu éloigné de sa femme et de ses enfants installés en Angleterre.
« Le poids émotionnel du devoir national était devenu lourd », admet-il.

Un statut fragilisé sous Eric Chelle

L’arrivée d’Eric Chelle à la tête des Super Eagles, début 2025, aura aussi joué dans l’équation. Relégué sur le banc lors du match décisif contre la RD Congo, il voit Wilfred Ndidi hériter du brassard. Pour le capitaine historique, le symbole était fort : une page se tournait, avec ou sans lui.

Des cicatrices avec Peseiro et un rêve de Mondial envolé

Son rapport avec la sélection s’était déjà fissuré après un clash avec l’ancien sélectionneur José Peseiro, au lendemain de la CAN 2023. La défaite contre la RD Congo a achevé son ultime ambition : disputer une dernière Coupe du monde. « J’ai tout donné, mais il est temps pour la nouvelle génération », explique-t-il.

Un héritage immense… et une transition assumée

À 31 ans, Troost-Ekong tourne la page, mais n’abandonne pas les Super Eagles. Il sera présent au Maroc comme *mentor*, notamment pour accompagner les jeunes talents, dont le prometteur Benjamin Fredrick (19 ans), symbole d’un renouveau déjà en marche. Son départ clôt un chapitre majeur du football nigérian. Leader respecté, défenseur infatigable, Ekong laisse un vide certain dans un groupe encore en quête de stabilité avant la CAN. Mais il continuera d’œuvrer pour son pays via sa fondation, engagée dans l’éducation et le développement social.

Noah Djédjé