
Ligue 1 ivoirienne : Que vient faire la VAR à trois journées de la fin ?
Annoncée en grande pompe en début de saison, la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) s’apprête enfin à faire son apparition en Ligue 1 ivoirienne… mais à la 28e journée, soit à trois journées seulement de la fin du championnat. Une première dans l’histoire du football local, certes, mais aussi une décision qui soulève de sérieuses interrogations sur la cohérence, la planification et les véritables intentions de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF).
Une arrivée tardive et incompréhensible
Ce qui aurait dû être un outil de modernisation et d’équité se transforme en un gadget de fin de saison, introduit dans un climat déjà miné par des polémiques arbitrales à répétition. Pourquoi attendre les derniers instants d’un championnat aussi tendu pour lancer une technologie aussi sensible ? La logique sportive voudrait que la VAR accompagne le championnat dès sa première journée, garantissant une régularité et une justice égales pour tous. À ce stade, son arrivée ressemble davantage à un geste cosmétique qu’à une véritable volonté de réforme.
Un arbitrage local en crise profonde
Depuis des mois, les critiques fusent contre l’arbitrage local, accusé de favoritisme, d’incompétence, voire de manipulation. L’affaire Traoré Ali, du nom de cet arbitre dont le cas fait polémique, est emblématique de cette saison trouble. Non seulement l’instance dirigeante tarde à apporter des réponses claires, mais elle semble aussi vouloir détourner l’attention en introduisant une VAR de dernière minute. Plusieurs entraîneurs et dirigeants de clubs dénoncent ouvertement une justice à deux vitesses, souvent au profit de certains clubs influents.
Une opération de communication mal déguisée
Au lieu de rassurer les acteurs du football, cette mise en place précipitée de la VAR suscite davantage de doutes. À quoi bon introduire un outil d’assistance si ce n’est pour quelques rencontres symboliques ? Est-ce une tentative maladroite de la FIF de faire bonne figure aux yeux de la FIFA ou du public, sans véritable vision à long terme ? L’image d’un championnat à géométrie variable se renforce, et les passionnés de football n’y voient qu’un nouvel épisode dans une série de décisions prises à l'improviste.
Le football ivoirien mérite mieux
Le public est certes convié les 3 et 4 mai au stade Robert Champroux pour assister à l’entrée « historique » de la VAR. Mais au fond, c’est une victoire de façade. Ce qui aurait pu être un tournant décisif est devenu une opération de dernière minute, lancée sans transparence, sans préparation apparente, et surtout sans justice rétrospective pour les clubs lésés tout au long de la saison. La VAR, au lieu de corriger l’injustice, risque ici de l’aggraver. En somme, la technologie entre peut-être en jeu, mais elle arrive trop tard pour peser réellement. Et c’est bien là tout le problème.
Noah Djédjé
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