
Finale Ligue 2 à Agboville : Des toilettes publiques transformées en vestiaires pour les équipes
Le samedi 11 mai 2025, Agboville accueillera la finale tant attendue de la Ligue 2 ivoirienne. Un match crucial qui déterminera le club, entre l’Africa Sports d’Abidjan et le FC Agboville, qui accédera à l’élite du football national. Mais cette rencontre historique risque surtout de marquer les esprits pour les mauvaises raisons. À quelques jours de l’événement, une nouvelle surréaliste vient jeter l’opprobre sur l’organisation : les équipes finalistes devront se contenter de latrines publiques improvisées en vestiaires. Oui, des WC municipaux transformés à la va-vite pour servir d’abri aux joueurs avant, pendant et après le match. Une première, et triste première, dans l’histoire du football ivoirien.
Des conditions indignes d’un match de montée
Ce qui aurait dû être une fête du football se transforme en farce. Après l’épisode du conteneur utilisé comme vestiaire pour un précédent match, cette nouvelle dérive témoigne d’un manque total de considération pour les acteurs du sport roi en Ligue 2. Alors que le pays dispose d’infrastructures flambant neuves construites pour la CAN 2023, à Abidjan notamment, les stades Alassane Ouattara d’Ebimpé (60 000 places) et Félix Houphouët-Boigny (27 000 places), les joueurs sont renvoyés à une réalité crue : celle d’un football à deux vitesses.
Loin du prestige et du confort des arènes modernes entretenues par l’Office National des Sports (ONS), les finalistes devront composer avec une pelouse en piteux état, des grilles de sécurité défectueuses, une logistique défaillante et désormais… des toilettes comme vestiaires.
L’indifférence de la fédération face aux alertes
Alertée sur ces conditions de jeu jugées « catastrophiques » par l’Africa Sports, la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) n’a, semble-t-il, pas daigné réagir. Aucune mesure de relocalisation, aucun aménagement d’urgence. Pourtant, au-delà de l’image dégradante que renvoie une telle situation, c’est la santé des joueurs et la qualité même du spectacle sportif qui sont en jeu.
Comment peut-on envisager une rencontre décisive, à fort enjeu sportif et émotionnel, dans un cadre aussi peu digne ? Le contraste est saisissant. D’un côté, des stades 5 étoiles, fruits d’investissements colossaux ; de l’autre, des clubs historiques comme l’Africa Sports obligés de s’adapter à des installations dignes d’un football amateur. Ce décalage criant souligne une gestion quelque peu déséquilibrée des ressources pour l’ensemble du système sportif national. La rencontre du 11 mai à Agboville pourrait entrer dans les annales. Non pour sa qualité de jeu ou le suspense qu’elle promet, mais comme un symbole de l’abandon du football de base, celui qui nourrit pourtant les élites de demain.
Noah Djédjé
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