Simon Adingra absent pour la CAN 2025 : Quand le football montre son ingratitude
Il y a à peine un an, Simon Adingra était porté en triomphe par tout un pays. Héros de la CAN 2023, décisif à plusieurs reprises, symbole d’une génération ivoirienne désinhibée, le jeune ailier avait conquis le cœur des supporters comme celui des observateurs. Pourtant, pour la CAN 2025 au Maroc, son nom ne figure pas sur la liste dévoilée ce mardi par le sélectionneur Emerse Faé. Une absence qui résonne comme un rappel brutal : en football, la reconnaissance est souvent éphémère.
Le cas Adingra n’est pourtant pas une surprise totale. Depuis son arrivée à Sunderland cet été, le joueur peine à s’imposer. Relégué sur le banc, il ne compte que neuf apparitions en championnat, loin du rôle majeur qu’il incarnait à Brighton ou en sélection. Ce manque de temps de jeu a pesé lourd dans la décision du sélectionneur.
Emerse Faé l’a dit sans détours :
« Simon a fait face à une féroce concurrence à son poste. Il peine à gagner une place de titulaire. On a dû se passer de ses qualités au moment de faire un choix. »
Au-delà des chiffres, ce choix révèle les exigences implacables du haut niveau. Un an après ses exploits sous le maillot orange, Adingra découvre la face sombre du football moderne : celle où les performances ponctuelles ne suffisent pas, où l’actualité sportive impose ses propres lois, parfois froides et implacables.
Pourtant, cette absence laisse un goût amer. Car dans un groupe où le retour de certains cadres – parfois peu utilisés en club – a été validé, le cas Adingra pose question. Fallait-il vraiment se priver d’un joueur capable de faire basculer un match sur un geste, d’un attaquant qui a déjà prouvé qu’il pouvait briller dans les rendez-vous majeurs ?
D’autant que Sunderland, amputé de sept joueurs durant la CAN, pourrait lui offrir du temps de jeu précisément au moment où les Éléphants auront besoin de profondeur.
Dans l’opinion publique, le débat enfle : Adingra paie-t-il un simple passage à vide ou est-il victime d’une logique qui privilégie les statuts et les profils tactiques du moment ? Une chose est sûre : pour le joueur comme pour les supporters, cette mise à l’écart est un rappel cinglant que le football ne fait aucun cadeau, même aux héros d’hier.
Reste à savoir si Simon Adingra saura transformer cette déception en moteur. Car à 22 ans, son histoire avec les Éléphants est loin d’être terminée. Et le football, parfois ingrat, sait aussi offrir des secondes chances.
Noah Djédjé
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