Fecafoot : Eto’o attaque, Marc Brys en première ligne
Fraîchement reconduit pour quatre années supplémentaires à la tête de la Fecafoot, Samuel Eto’o n’a pas attendu pour afficher la couleur. À peine réélu, l’ancien capitaine des Lions Indomptables a livré un discours ferme, presque martial, qui laisse peu de place au doute quant à la direction de son nouveau mandat. Et derrière ses mots, une cible semble clairement se dessiner : Marc Brys.
« Aucun joueur ne sera au-dessus du Cameroun. Aucun entraîneur ne sera au-dessus du Cameroun. Celui qui veut défendre le maillot du Cameroun devra accepter que le Cameroun est au-dessus de lui. S’il ne l’accepte pas, je prendrai mes responsabilités », a-t-il lancé devant l’assemblée générale élective.
Cette déclaration intervient dans un contexte particulièrement tendu : plusieurs mois de querelles institutionnelles, une opinion publique divisée, des accusations de sabotage dans la presse, sans oublier les manifestations hostiles qui ont accompagné l’élection. Réélu certes, mais contesté, Eto’o avance désormais dans un climat d’hostilité persistante.
La relation avec le sélectionneur Marc Brys cristallise ce conflit. Nommé par le ministère contre la volonté du président de la Fecafoot, le technicien belge n’a jamais bénéficié de la confiance d’Eto’o. L’élimination du Cameroun en barrages du Mondial 2026 face à la RDC a encore aggravé les tensions. Selon plusieurs médias locaux, le président fédéral aurait même déjà entamé des démarches pour obtenir son départ avant la CAN. Mais le ministère des Sports, qui finance le sélectionneur, pourrait continuer de bloquer toute tentative de rupture.
L’avenir de Brys apparaît ainsi moins lié aux résultats sportifs qu’au bras de fer politique entre les deux institutions.
En adoptant une posture de fermeté, Samuel Eto’o entend réaffirmer son autorité et la souveraineté de la Fecafoot. Ses partisans y voient une volonté de restaurer la discipline et l’unité. Ses détracteurs, au contraire, dénoncent une gouvernance autoritaire susceptible d’étouffer davantage un football camerounais déjà fracturé. Les joueurs eux-mêmes pourraient être concernés par cette nouvelle ère de rigueur, le discours d’Eto’o rappelant les menaces de suspension qui avaient visé certains cadres en 2024.
Une seule certitude : le brasier qui entoure la sélection camerounaise est loin de s’éteindre. Au contraire, il semble s’intensifier à mesure que s’approche la CAN.
Noah Djédjé
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