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ÉDITORIAL / Ballon d’Or 2025 : les cartes sont rebattues

Le 22 septembre prochain, les projecteurs du Théâtre du Châtelet s’allumeront pour couronner le meilleur footballeur de la planète. Mais à quelques semaines de la cérémonie tant attendue du Ballon d’Or, le paysage, que l’on pensait clair et balisé, vient d’être bouleversé. L’échec cuisant d’Ousmane Dembélé et du Paris Saint-Germain en finale de la Coupe du monde des clubs face à Chelsea (3-0) redistribue brutalement les cartes dans une course désormais plus ouverte que jamais.

Jusque-là, l’ailier parisien apparaissait comme le favori incontestable. Auréolé d’un triplé national (Ligue 1, Coupe de France, Ligue des Champions), Dembélé avait survolé la saison sur le plan collectif. Sa créativité, ses éclairs de génie et sa régularité en ont fait un homme clé du PSG version Luis Enrique. Mais le rendez-vous des USA, face à un Chelsea affamé, a mis en lumière ses limites dans les très grands soirs. Invisible, dépassé, le joueur formé à Rennes a raté l’occasion de sceller définitivement son destin doré. Un trou d’air qui pourrait bien lui coûter cher.

Dans ce contexte instable, de nouveaux noms frappent avec insistance à la porte de la légende. D’abord celui de Lamine Yamal, 18 ans à peine, et déjà le monde à ses pieds. Le phénomène du Barça, fort de ses 127 points dans la course au Ballon d’Or, n'a cessé d’éblouir par son audace, sa justesse technique et sa précocité record. Il incarne l’éclat du renouveau catalan. Une saison pleine, sans fausse note, qui fait de lui un concurrent redoutable, et désormais crédible.

Autre valeur montante : Vitinha. Discret mais redoutablement efficace, le milieu portugais du PSG a été l’un des moteurs silencieux du triplé parisien. À 100 points dans le classement provisoire, il profite de la déconvenue de Dembélé pour se hisser dans les discussions, grâce à son influence constante dans l’entrejeu et son abattage admirable. Derrière ce trio de tête, le Marocain Achraf Hakimi, l’Anglais Phil Foden complètent le tableau d’honneur. Moins clinquants en apparence, ces joueurs ont cependant porté leur équipe à bout de bras à bien des moments de la saison. Des outsiders qui pourraient peser dans un scrutin où rien ne semble plus joué d’avance.

Et Kylian Mbappé ? Il est là, septième, relégué à 25 petits points. Un chiffre qui résume une saison contrastée. Meilleur buteur d’Europe, mais orphelin de trophées collectifs, le nouveau visage du Real Madrid n’a pas encore su faire oublier les fantômes de ses dernières années parisiennes. Son impact, indéniable sur le terrain, n’a pas suffi à compenser les carences d’un Real en transition. Pourtant, rien n’est figé : la légende s’écrit parfois dans la douleur, et Mbappé reste un prétendant par nature.

Le Ballon d’Or 2025 échappe donc, pour l’instant, à toute logique préétablie. L’éclat des statistiques ne suffit plus, les défaites comptent, les silences pèsent. Le trophée ne récompensera pas uniquement les titres ou les buts, mais un récit. Celui d’un joueur qui aura marqué son époque, transcendé les enjeux, porté son équipe au sommet ou incarné, à lui seul, la magie du football. Le sprint final est lancé. Et cette année, plus que jamais, le suspense est total.

Noah Djédjé

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