
Akessé Lewis, entraîneur de l'ES Agboville : "J’ai le code pour battre l'Africa"
Vous venez de réaliser une montée historique en Ligue, comment parvenez vous à réaliser cet exploit ?
Ce match contre l’Africa Sports, c’était avant tout un combat psychologique. À la mi-temps, quand nous étions menés, je leur ai dit : "Écoutez, c’est l’Africa quand même. Quand vous avez vu leur tenue, vous avez été crispés. Mais vous êtes capables ! M. le Ministre est passé dans les vestiaires, il a parlé avec les joueurs : "Quel est votre problème ? Allez-y, continuez, qu’est-ce qu’il faut encore vous dire ?" Alors moi, je leur ai dit : "Allez-y jouer. L’Africa ne m’a jamais battu, et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer." Tous ceux qui me connaissent savent que j’ai déjà battu cette équipe à plusieurs reprises. Je connais leur football. Je suis un ancien supporter de l’Africa, j’ai même été président des étudiants supporters. Mais aujourd’hui, j’ai trouvé le ‘code’ : et ce code, c’était de jouer simple, poser le ballon et croire en nous.
Quel est le vrai secret derrière cette montée historique en Ligue 1 ?
Le vrai secret de notre montée ? La vérité. Je leur ai parlé franchement. Je suis enseignant, inspecteur pédagogique, professeur d’université. Je leur ai dit : "Si vous venez pour chercher uniquement de l’argent, ce n’est pas ici. Ici, on gagne, on a des primes. Mais il faut mériter." Le président nous a motivés. Pendant deux ans, 40 points, chaque jour, repas du matin, du midi, du soir. Des primes de 100 000, 50 000 F. Il a trop fait. Regardez ce terrain : il a changé les vestiaires en trois jours. Je leur ai dit : "Même si on perd tous les matchs de la saison, pas celui-là. Ce match, c’est pour le président. Aidez-le, rendez-le heureux." Et c’est ce qu’ils ont fait.
Quels sont désormais les objectif du club ?
Le maintien. Nous venons d’arriver dans la cour des grands. On affrontera des clubs comme l’Africa, Bassam, San Pedro. Mais nous avons battu le FC San Pedro en amical. Et une joueuse m’a dit : "Coach, on peut aller loin." Le président m’a soutenu financièrement et moralement. Grâce à lui, nous avons réussi. Vraiment, je tiens à lui dire merci. Merci infiniment.
Propos recueillis par Noah Djédjé
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