Africa Sports : Quatrième saison de désillusion, une de trop ?

Les Oyés, les inconditionnels de l’Africa Sports, pensaient que cette fois-ci, c’était la bonne. Que leur cauchemar en Ligue 2, prendrait fin. Que leur club de cœur, ce géant historique du football ivoirien, allait enfin sortir du purgatoire. Mais au stade municipal de Cotivo, la désillusion a été aussi brutale que familière. Une de plus. Une de trop.

Battu 2-1 par l’ES Agboville lors de ce match décisif – qui faisait figure de finale pour la montée – l’Africa voit son rêve de retour en Ligue 1 s’effondrer pour la quatrième saison consécutive. Une série noire qui commence à ressembler à une malédiction. Depuis la relégation en 2021, chaque saison s’achève dans les larmes et les regrets. Et 2025 n’aura pas dérogé à la règle.
Pourtant, cette fois encore, tout semblait réuni pour écrire un autre scénario. Avec une équipe renforcée, un staff technique ambitieux, une mobilisation populaire sans précédent, et même des promesses de primes alléchantes, le club vert et rouge s'était hissé à la deuxième place de la poule A, à deux journées de la fin. Le choc contre Agboville s’annonçait comme le tremplin vers la gloire retrouvée. Il s’est mué en piège fatal.

Le film est cruel, mais il devient familier : espoirs nourris, engouement populaire, ambiance électrique... puis l’effondrement. Comme à chaque fois, les supporters sont repartis sonnés, abasourdis, avec la sensation d’un éternel recommencement. Comment expliquer cette répétition tragique ? Mauvais choix sportifs ? Instabilité managériale ? Manque de lucidité dans les moments décisifs ? Peut-être un peu de tout cela. Mais le constat est là, implacable : l’Africa Sports est en train de s’habituer à l’échec.

Et c’est là tout le danger. Car à force de rester au bord du précipice, à une marche de la délivrance, sans jamais franchir le pas, le club risque de perdre bien plus que des matchs : sa foi, son identité, son âme. Plus que jamais, l’heure est au bilan lucide, aux décisions fortes. Car une cinquième saison de désillusion serait, sans doute, celle de trop.

Noah Djédjé